Mon combat de femme

Catégories : Entrepreneuriat

La journée de la femme (ou journée internationale des droits des femmes selon les pays) c’est la journée de toutes les femmes ! Donc la mienne aussi.

Tous les 8 mars je me sens être la reine du monde, adoubée par la planète pour mon existence. En fait, oui, c’est tous les ans un petit moment de re-acceptation de ma condition féminine. Je re-choisis d’être une femme.

Parce que j’ai la chance de vivre dans un environnement qui ne m’est pas hostile, qui me respecte et qui aime que j’existe. Au regard de toutes les injustices qui sont faites aux femmes à travers le monde : oui j’ai beaucoup de chance.

J’ai reçu une éducation, je peux travailler, je peux voter, sans mettre ma vie en danger. Ma famille est respectueuse et aimante. Nous vivons dans un contexte de paix et d’une certaine forme de richesse. Oui, j’ai beaucoup de chance.

Alors avec un tel bagage pourquoi se battre ? Je pourrais me la couler douce et profiter de la vie. Mais l’homme (dans son humanité) a besoin d’idéal. Il doit se battre pour quelque chose, sinon il n’est pas homme. Comme je déteste la guerre, je me bats avec mes moyens, pour un monde meilleur.

De quel combat parle-t-on ?

Mon combat : c’est ma planète, mon environnement, ma nature, mon futur, celui de mes enfants, de tous les enfants de la Terre. Le constat est là, la terre est malmenée depuis longtemps et il faut réagir. On le sait mais il est si difficile de changer ses vieilles habitudes. A 20 ans il est plus facile de changer qu’à 40 ou 60 ans. Je suis fascinée par cette jeunesse engagée, radicale, passionnée. Nos ancêtres nous laissent un héritage peu joyeux et pourtant, ce qui pourrait sembler si négatif devient positif chez eux. Ils croient que tout est possible. Et ils ont raison !

Je suis écolo de naissance.

Oui, on pourrait rire de cela, mais c’est bien vrai. Mes parents n’étaient pas bien fortunés. Nous avions de quoi manger et un toit, nous avions l’essentiel. Et pour le reste, il fallait faire attention à tout. Casser quelque chose était grave. Tout avait de la valeur. Ce que nous avions, nous le chérissions. Les vêtements/chaussures du dimanche n’étaient jamais portés en semaine. On rafistolait les chaussettes, les pantalons, les manteaux. Le « second hand » aurait été inventé par mes parents ? Longtemps je n’ai porté que les vêtements de ma grande sœur. Tout cela était normal. Chaque chose avait sa valeur. On ne jetait rien. On recyclait tout. Bien avant que l’on parle de recyclage. Et j’ai toujours continué à vivre comme ça. Même avec plus de moyens. On ne se refait pas.

Comment je me bats ?

D’une attitude intérieure, naturelle et normale, il fallait aussi que cela devienne professionnel. Alors quand Jean-Philippe m’a demandé si je le suivais dans l’aventure d’Europe & Nature, j’étais aussitôt partante.

Une entreprise qui va défendre le 100% fabriqué en Europe, le 100% biodégradable ou recyclable, le 100% naturel.

Un projet avec un tel engagement ! mais qui aurait refusé, particulièrement de nos jours où l’on connaît l’urgence ? Eh bien j’en connais plus d’une qui aurait dit non (elles me l’ont dit, donc je n’invente rien). Du coup, le combat semble plus clair, plus efficace, plus radical aussi. En 2010 je suis donc devenue femme de PDG de notre propre entreprise. Plus pauvre en finances, mais tellement plus riche en humanité.

Et là, je me sens femme. Je me sens entrepreneur. Et je suis fière d’être femme.

Christine

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