La laine - matière noble

Catégories : Ecologie

Il y a des choses que l’on ignore parfois, mais que l’on est très heureux de découvrir. Et grâce à notre métier, nous en découvrons tous les jours.

Tout d’abord, j’adore le dessin qui illustre cet article ! Jean-Philippe en tenue bavaroise, dans les montagnes helvétiques. On ne voit pas l’Alpaca, mais celui-ci n’est pas très loin (parce que c’est surtout de l’alpaca dont je vais parler). Evidemment, vous allez tout de suite répondre que ni le chameau, ni l’alpaca ne sont d’ici ! Alpaca, chameau, tout cela ne sonne pas très européen ?

Mais que nenni. Détrompez-vous : on trouve de petits élevages un peu partout en Europe. France, Allemagne, Suisse, pays du nord, etc !

La laine et ses (més)aventures

Lors d’une visite chez un fabricant de couettes en Suisse, j’avais été très choquée d’apprendre que la laine de mouton en Europe était bien trop chère pour la transformation. Les paysans et les éleveurs d’ici, sont donc bien souvent obligés de passer par l’incinérateur pour se débarrasser de leur laine. On « préfère » acheter de la laine de Nouvelle Zélande, ou Australienne, pour des raisons de coût. Là on parle du mouton. A l’époque, je ne savais pas encore que l’alpaca donnait de la laine également, et que l’on pouvait s’en servir. C’était également l’époque où j’étais persuadée que l’alpaca vivait loin, très loin. Ignorance, quand tu nous tiens…

Puis j’ai découvert que notre fabricant de couettes en coton bio, passionné par son métier, avait été contacté par de petits éleveurs d’animaux « d’ici ». Ces éleveurs, étaient très embêtés, lors de la tonte annuelle, pour valoriser leur laine. Ce n’était pas leur métier, de plus ils n’avaient pas les outils. Mais ils ne voulaient pas détruire une si belle qualité de matière première. Certains se sont lancés eux-mêmes dans la transformation de la laine d’alpaca pour faire une ou deux couettes pour leurs besoins personnels. Ou une couverture. Mais ils restent rares.

Au début, notre fabricant refusait. Puis petit à petit il s’est intéressé à cette demande si particulière. Il a ainsi développé la filière (certes petite) de la laine d’alpaca européenne. Il faut la collecter, la nettoyer, la préparer. Aujourd’hui il récupère donc suffisamment de laine d’alpaca d’Europe pour fabriquer un certain nombre de couettes de très belle qualité.

Peut-on mettre tout le monde dans le même sac ?

D’un côté il y a les petits éleveurs qui aiment leur métier. Souvent c’est leur existence et celle de leur famille qui en dépend. Ils le font bien. Ils sont honnêtes, respectueux. Ils aiment vraiment. Ils fournissent la laine (mouton, alpaca, autre) pour un petit commerce, et pour une fabrication locale ou régionale.

De l’autre côté, il y a le grand commerce international, parfois pas très regardant sur les détails. Le grand commerce n’est pas enrichi par ces petits éleveurs, par cette petite production, par cette petite manne qui, de toute façon, leur coûtera trop cher ! Pas assez rentable vous diront-ils.

Et nous y voilà : nous, grand public, nous mettons parfois un peu tout dans le même sac. A force d’avoir des gens peu scrupuleux, qui cherchent à tout prix le profit, nos petits éleveurs en pâtissent. On ne veut plus de laine (peu importe de quel animal) parce qu’une partie du monde est cruelle. D’ailleurs, la cruauté il y en a plein sur internet, et tant mieux car il faut absolument la dénoncer. Mais aurions-nous perdu la possibilité de différencier les gens qui font la course au profit et ceux qui travaillent bien, qui sont honnêtes ?

La laine et toute fibre naturelle, restent une matière noble !

Tout le monde ne cherche pas à faire du profit, à tirer les prix à outrance, ou à faire n’importe quoi pour de l’argent. Il faut arrêter avec la pensée unique que si un est mauvais, tout est mauvais. Ce n’est pas vrai !

Mais s’il est vrai qu’une couette en synthétique (donc pétrole) reste en général très bon marché, et qu’elle rend service aux personnes qui sont allergiques, rien ne vaut une belle couette en matière naturelle. C’est un investissement pour votre vie, votre sommeil, votre bien-être, votre santé. On passe 1/3 de notre vie sous la couette.

Et ça c’est bien vrai !

 

Chez Europe et Nature, les couettes en coton bio sont garnies avec

la laine de l’alpaca provient de petits élevages uniquement européen

la laine pour les couettes provient de petits élevages du Sud de l’Allemagne

du poil de chameau dont l'origine est la Mongolie

 

Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur les alpagas européens, allez faire un tour du côté de chez www.aufildesalpagas.net